maio 29, 2012




























Ichiro Tsuruta, img in Modus Vivendi

APELO

Atravessa os campos da noite
e vem.

A minha pele
ainda cálida de sol
te será margem.

Nas fontes, vivas,
do meu corpo
saciarás a tua sede.

Os ramos dos meus braços
serão sombra rumorejante
ao teu sono, exausto.

Atravessa os campos da noite
e vem.


Luísa Dacosta, A maresia e o sargaço dos dias,
Asa, Porto, 2011, colecção "Frente e Verso"

maio 25, 2012



















ANTÍSTROFE


Essa que um dia disse «fosse eu
mais atenta aos sons e ouviria
gorgolejar a água»
, agora,
das árvores, ela ouve
o eco da folhagem sem o movimento.
Das ondas, escuta
a absoluta linha silente do horizonte.
De Bóreas, ela sabe
que o inaudível vário vento
no que é diverso traz o mesmo.
E ouvinte de leitor, alheio e seu,
ela ouve o som das suas letras
e aprende que os silêncios breves
somente são um eco das palavras
e que o total silêncio é no Todo
o máximo eco para que tende a voz.

fiama hasse pais brandão - 24/5/94

maio 19, 2012




















Ishiro Taruta
img in Modus Vivendi



Será que não sabes
que este mundo não é mais
que um breve sonho acordado?
Por muito que te quisesse,
também foi coisa passada.


Isumi Shikibu (974?-1034?), in "O Japão no Feminino - I
- Tanka - Séculos IX a XI" Organização e versão portuguesa
Luísa Freire, Assírio & Alvim, Lisboa, 2007.

maio 17, 2012


«Já só sou aquilo que vier a ser.»


Jacques Attali, A Vida Eterna, («La Vie Éternelle»)
Trad. J.L. Gomes, Lisboa, 1991, «Livros do Brasil»

maio 13, 2012


GRIFOS

Também a sombra está na sombra não só a água.
Barra a barra a balaustrada projecta-se.
Na varanda emblemática apercebo-me
da grade de ar. Petrogli
fos percorridos pela sombrografia.

Algo muda os grifos com os bicos de sombra
para outros. O sol corre
entre as formas dos traços. Heterogenea
mente vão deixando de estar
figurados como grifos.

Coesa ainda que dupla a varanda des
figurada. Foi outra a fibra das figuras
diariamente. Antes depois a balaustrada recta
com o sol curva-se.

Na mudança de sentido
Haver algo grífico na varanda não é difícil.
Não vejo a sombra nas sombras tão nítida
Como vi deslumbrar-me a luz que escurece.
1


1Soleil noir.


fiama hasse pais brandão

maio 12, 2012

Pessoalmente,
esta foi sempre para mim,
a mais poética canção de José Afonso.



Pombas brancas
Que voam altas
Riscando as sombras
Das nuvens largas
Lá vão
Pombas que não voltam

Trazem dentro
Das asas prendas
Nas bicos rosas
Nuvens desfeitas
No mar
Pombas do meu cantar

Canto apenas
Lembranças várias
Vindas das sendas
Que ninguém sabe
Onde vão
Pombas que não voltam

maio 10, 2012

Quarenta e oito anos depois,
uma releitura e a mesma verdade

sobre a realidade do mundo actual!


«L’oeil de l’enfant s’ouvre d’abord dans un chaos de lumières et d’ombres, tourne et s’oriente à chaque instant dans un groupe d’inégalités lumineuses; et il n’y a rien de commun encore entre ces régions de lueurs et les autres sensations de son corps. Mais les petits mouvements de ce corps lui imposent d’autre part un tout autre désordre d’impressions: il touche, il tire, il presse; et son être, peu à peu, se dégrossit le sentiment total de sa propre forme. Par moments distincts et progressifs s’organise cette connaissance; l’édifice de relations et de prévisions se dégage des contrastes et des séquences. L’oeil, et le tact, et les actes se coordonnent en une table à plusieurs entrées, qui est le monde sensible, et il arrive enfin — événement capital ! — qu’un certain système de correspondances soit nécessaire et suffisant pour ajuster uniformément toutes les sensations colorées à toutes les sensations de la peau et des muscles. Cependant les forces de l’enfant s’accroissent, et le réel se construit comme une figure d’équilibre en laquelle la diversité des impressions et les conséquences des mouvements se composent.

L’espèce humaine s’est comportée comme cet être vivant le fait quand il s’anime et se développe dans un milieu dont il explore peu à peu et assemble par tâtonnements et raccords successifs les propriétés et l’étendue. L’espèce a reconnu lentement et irrégulièrement la figure superficielle de la terre; visité et représenté de plus en plus près ses parties; soupçonné et vérifié sa convexité fermée; trouvé et résumé les lois de son mouvement; découvert, évalué, exploité les ressources et les réserves utilisables de la mince couche dans laquelle toute vie est contenue...

Accroissement de netteté et de précision, accroissement de puissance, voilà les faits essentiels de l’histoire des temps modernes; et que je trouve essentiels, parce qu’ils tendent à modifier l’homme même, et que la modification de la vie dans ses modes de conservation, de diffusion et de relation me paraît être le critérium de l’importance des faits à retenir et à méditer. Cette considération transforme les jugements sur l’histoire et sur la politique, y fait apparaître des disproportions et des lacunes, des présences et des absences arbitraires.

A ce point de mes réflexions, il m’apparut que toute l’aventure de l’homme jusqu’à nous devait se diviser en deux phases bien différentes: la première, comparable à la période de ces tâtonnements désordonnés, de ces pointes et de ces reculs dans un milieu informe, de ces éblouissements et de ces impulsions dans l’illimité, qui est l’histoire de l’enfant dans le chaos de ses premières expériences. Mais un certain ordre s’installe; une ère nouvelle commence. Les actions en milieu fini, bien déterminé, nettement délimité, richement et puissamment relié, n’ont plus les mêmes caractères ni les mêmes conséquences qu’elles avaient dans un monde informe et indéfini.

Considérant alors l’ensemble de mon époque, et tenant compte des remarques précédentes, je m’efforçai de ne percevoir que les circonstances les plus simples et les plus générales, qui fussent en même temps des circonstances nouvelles. Je constatai presque aussitôt un événement considérable, un fait de première grandeur, que sa grandeur même, son évidence, sa nouveauté, ou plutôt sa singularité essentielle avaient rendu imperceptible à nous autres ses contemporains.

Toute la terre habitable a été de nos jours reconnue, relevée, partagée entre des nations. L’ère des terrains vagues, des territoires libres, des lieux qui ne sont à personne, donc l’ère de libre expansion, est close. Plus de roc qui ne porte un drapeau; plus de vides sur la carte; plus de région hors des douanes et hors des lois; plus une tribu dont les affaires n’engendrent quelque dossier et ne dépendent, par les maléfices de l’écriture, de divers humanistes lointains dans leurs bureaux. Le temps du monde fini commence. Le recensement général des ressources, la statistique de la main-d’oeuvre, le développement des organes de relation se poursuit. Quoi de plus remarquable et de plus important que cet inventaire, cette distribution et cet enchaînement des parties du globe? Leurs effets sont déjà immenses. Une solidarité toute nouvelle, excessive et instantanée, entre les régions et les événements est la conséquence déjà très sensible de ce grand fait. Nous devons désormais rapporter tous les phénomènes politiques à cette condition universelle récente; chacun d’eux représentant une obéissance ou une résistance aux effets de ce bornage définitif et de cette dépendance de plus en plus étroite des agissements humains. Les habitudes, les ambitions, les affections contractées au cours de l’histoire antérieure ne cessent point d’exister — mais insensiblement transportées dans un milieu de structure très différente, elles y perdent leur sens et deviennent causes d’efforts infructueux et d’erreurs.


La reconnaissance totale du champ de la vie humaine étant accomplie, il arrive qu’à cette période de prospection succède une période de relation. Les parties d’un monde fini et connu se relient nécessairement entre elles de plus en plus. Or, toute politique jusqu’ici spéculait sur l’isolement des événements. L’histoire était faite d’événements qui se pouvaient localiser. Chaque perturbation produite en un point du globe se développait comme dans un milieu illimité; ses effets étaient nuls à distance suffisamment grande; tout se passait à Tokio comme si Berlin fût à l’infini. Il était donc possible, il était même raisonnable de prévoir, de calculer et d’entreprendre. Il y avait place dans le monde pour une ou plusieurs grandes politiques bien dessinées et bien suivies.
Ce temps touche à sa fin. Toute action désormais fait retentir une quantité d’intérêts imprévus de toutes parts, elle engendre un train d’événements immédiats, un désordre de résonnances dans une enceinte fermée. Les effets des effets, qui étaient autrefois insensibles ou négligeables relativement à la durée d’une vie humaine, et à l’aire d’action d’un pouvoir humain, se font sentir presque instantanément à toute distance, reviennent aussitôt vers leurs causes, ne s’amortissent que dans l’imprévu. L’attente du calculateur est toujours trompée, et l’est en quelques mois ou en peu d’années. En quelques semaines, des circonstances très éloignées changent l’ami en ennemi, l’ennemi en allié, la victoire en défaite. Aucun raisonnement économique n’est possible. Les plus experts se trompent; le paradoxe règne. Il n’est de prudence, de sagesse ni de génie que cette complexité ne mette rapidement en défaut, car il n’est plus de durée, de continuité ni de causalité reconnaissable dans cet univers de relations et de contacts multipliés. Prudence, sagesse, génie ne sont jamais identifiés que par une certaine suite d’heureux succès; dès que l’accident et le désordre dominent, le jeu savant ou inspiré devient indiscernable d’un jeu de hasard; les plus beaux dons s’y perdent. Par là, la nouvelle politique est à l’ancienne ce que les brefs calculs d’un agioteur, les mouvements nerveux de la spéculation dans l’enceinte du marché, ses oscillations brusques, ses retournements ses profits et ses pertes instables sont à l’antique économie du père de famille, à l’attentive et lente agrégation des patrimoines... Les desseins longuement suivis, les profondes pensées d’un Machiavel ou d’un Richelieu auraient aujourd’hui la consistance et la valeur d’un «tuyau de Bourse».»

Paul Valéry, Regards sur le monde actuel,
Paris, Gallimard, 1998, p.19-23.


maio 08, 2012

«Voilà votre métier, dont vous parlez en amant tout à fait heureux*. Quant à moi, je n’en connais qu’un, puisqu’il est essentiellement niable, et que tout homme, s’armant d’une plume, peut se targuer d’en être maître; et je ne dis le connaître que pour m’être fait un sens toujours plus exquis, et comme ombrageux, de ses difficultés — et presque — de son impossibilité.

Mais, de cette expérience particulière, j’ai du moins retiré une grande révérance pour toute personne qui sait faire quelque chose, et un singulière considération pour celles que nous montrent par leur exemple que l’exercice d’une peut valoir à son homme un autre avantage que son traitement ou son salair, son avancement ou son nom; mais un accroissement et une édification de son être.

                                             Robert Delaunay, La Tour Eiffel

Si j’aimais, plus que je ne fais, les termes considérables, je dirai que tout métier, même très humble, ébauche en nous une éthique et une esthétique, tellement que, à partir de l’obligation de «gagner sa vie» au moyen d’un travail bien défini, quelqu’un peut s’élever à une possession de soi-même et à un pouvoir de compréhension en tous genres, qui surprennet parfois celui qui les observe chez des individus dont il n’eût pas attendu des remarques d’artistes ou des sentences de philosophe, exprimées en termes semi-pittoresques, semi-professionnels.»

(*) Il s’agit d’une lettre-préface à un livre d’un ami.

Paul Valéry, Regards sur le monde actuel,
Paris, Gallimard, 1998, p.242

maio 07, 2012


«Je pense à l’art grec et à celui des Arabes. Ces derniers portent à l’excès du délire limpide la construction des figures par opérations accumulées, dont ils avaient reçu les principes de l´´ecole hellénique de géometrie. L’imagination déductive la plus déliée, accordant merveilleusement la rigueur mathématique à celle des préceptes de l’Islam, qui proscrivent religieusement la recherche de la ressemblance des êtres dans l’ordre plastique, invente l’Arabesque. J’aime cette défense. Elle elimine de l’art l’idolâtrie, le trompe-l’oeil, l’anecdote, la crédulité, la simulation de la nature et de la vie — tout ce qui n’est pas pur, qui n’est point l’acte générateur, développant ses ressources intrinsèques, découvrant ses limites propres, visant à édifier un système de formes uniquemente déduit de la nécessité et de la liberté réelles des fonctions qu’il met en oeuvre. Dans la musique, l’harmonie imitative n’est-elle pas tenue pour un artifice secondaire et grossier? Imiter, décrire, représenter l’homme ou les autres choses, ce n’est pas imiter la nature dans son opération: c’est en imiter les produits, ce que est fort différent. Si l’on veut se faire semblable à ce qui produit (Natura: productrice), il faut, au contraire, exploiter l’entier domaine de notre sensibilité et de notre action, poursuivre les combinaisons de leurs élements, dont les objets et les êtres donnés ne sont que des singularités, des cas très particuliers, que s’opposent à l’ensemble de tout ce que nous pourrions voir et concevoir.

L’Artiste de l’Arabesque, placé devant le vide du mur ou la nudité du panneau, sommé de créer, empêché de recourir au souvenir des choses, couvre cette espace libre, ce désert, d’une végétation formelle que ne ressemble à rien, qui s’implante par quelques points , et s’assujetit à quelques nombres; qui se féconde elle-même par actes d’intersections et de projections, et qui peut indéfiniment proliférer, se différencier, se rejoindre à elle-même. Notre artiste est la source unique. Il ne peut compter sur aucune image préexistante dans l’esprit des autres. Il ne peut songer à rappeler quoi que ce soit: il lui incombe au contraire, d’APPELER QUELQUE CHOSE…
Je l’envie…»

Paul Valéry, Regards sur le monde actuel,
Paris, Gallimard, 1998, p.166-67

maio 06, 2012



O Porto, realmente, é "outro país"!
Ignorava de todo, este "hit"musical...
E, em Lisboa, nunca se ouviu.
Mas, por acaso, até gostei.
Não percebi ainda porquê,
é qualquer coisa,
totalmente
anti-comercial,
gostei!

Parabéns ao Porto e aos azeitonas :)):

Os Azeitonas

Anda comigo ver os aviões levantar voo
A rasgar as nuvens
Rasgar o céu
Anda comigo ao porto de leixões ver os navios
A levantar ferro
A rasgar o mar
Um dia eu ganho a lotaria
Ou faço uma magia
(mas que eu morra aqui)
Mulher tu sabes o quanto eu te amo,
O quanto eu gosto de ti
E que eu morra aqui
Se um dia eu não te levo à América
Nem que eu leve a América até ti
Anda comigo ver os automóveis à avenida
A rasgar as curvas
A queimar pneus
Um dia vamos ver os foguetões levantar voo
A rasgar as núvens
A rasgar o céu...
Um dia eu ganho o totobola
Ou pego na pistola
Mas que eu morra aqui
Mulher tu sabes o quanto eu te amo
O quanto eu gosto de ti
E que eu morra aqui
Se um dia eu não te levo à lua
Nem que eu roube a lua,
Só para ti
Um dia eu ganho o totobola
Ou pego na pistola
Nem que eu morra que aqui
Mulher tu sabes o quanto eu te amo
O quanto eu gosto de ti
E que eu morra aqui
Se um dia eu não te levo à América
Nem que eu leve a América até ti